De Hendaye à Fontarabie

La côte d'argent. CP410Hendaye

La Bidassoa était franchie face à Priorenia. Jusqu’au XVème siècle, 500 000 « jacquets » se rendaient chaque année à Saint-Jacques de Compostelle […]
Cet endroit était le passage des pèlerins qui, suivant le Chemin de la Côte, voyageaient à pied, le gué de Béhobie étant le passage des autres pèlerins qui allaient à Compostelle sur des chevaux ou en chariot […]
L’hôpital de Zubernoa était situé au niveau de la rue actuelle Priorenia, en amont du pont Saint-Jacques.
De ce prieuré, de ce grand domaine du Moyen Âge, situé sur le bord de la Bidassoa, près du pont de Santiago, il ne reste plus que le bénitier conservé à l'église Saint Vincent d’Urrugne et quelques pierres conservées à Priorenia (maison dans le quartier Santiago d’Hendaye) [...] Sur le domaine de Priorenia, à partir du XIIème siècle, les terres de cet hôpital-prieuré communiquaient avec des terrains espagnols, grâce à un pont en bois que, seuls les Hendayais pouvaient emprunter. La Charte des Privilèges du roi Louis XIII maintient l’exclusivité du passage [...] Louis XIV confirme le titre de concession : « …nous avons maintenu et maintenons aux habitants de Hendaye et autres sujets de Sa Dite Majesté très Chrétienne, à savoir… les habitants de Hendaye… jouiront et posséderont le passage de l’hôpital Saint-Jacques, avec celui de Hendaye vis-à-vis de Fontarabie. »
Extrait de l’article "Les pèlerins de St-Jacques de Compostelle sur la route du littoral : le prieuré-hôpital St-Jacques de Zubernoa",  de Jean Fourcade, Bulletin de la Société des Sciences Lettres et Arts de Bayonne, 1969.

Plan de l'île de la Conférence. MC003

Irun

Déjà au Bas Moyen Âge, les pèlerins se rendaient à l’église Nuestra Señora del Juncal pour instituer une coutume qui perdure encore aujourd’hui : vénérer la plus ancienne statue de la vierge de Guipúzcoa, du XIIe siècle.
À la frontière franco-espagnole d’Irun il semble que l’on accueillait les pèlerins revenant de Saint-Jacques de Compostelle par un chant où les paroles espagnoles se mêlent aux paroles basques :

Irun. CP418« Pelegrino, pelegrino,
Una limosnita,
por amor de Dios.
Zingar, arraultze
Bat ez bada bertze
Bertze...
Pelegrinuac datoz Santiagotican,
Atea irequi beza, icusiagatican ;
Chomin,jozac trompeta.
Pello, non duc conqueta ?
Berdin baldic baciagoc
Ecarri beteta. »
Traduction : « Pèlerin, pèlerin, l’aumône pour l’amour de Dieu. Jambon, œufs sinon un, plusieurs, plusieurs... Les pèlerins viennent de Saint-Jacques ; ouvrez la porte pour les voir. Chemin sonne trompette. Pierre, où est ta terrine ? Si cela t’est égal apporte-la pleine. »  


Fontarabie

Fuenterrabia. CP403L'Eglise Saint Marie
« Bien qu’elle ne paraisse pas antérieure au XVe siècle, sa construction dut être entreprise vers 1203 […] Détruite en 1521, pendant le siège qu’y mirent les Français aux ordres de l’Amiral Bonivet, elle fut reconstruite. […] Un chapiteau du prétoire Pilate rapporté d’Orient par des Franciscains et un cadenas de la basilique du Saint-Sépulcre de Jérusalem sont conservés dans cette église. Les bénitiers sont deux conques qui rappellent les expéditions lointaines des intrépides marins de Fontarabie […] C’est aussi dans la même église qu’eut lieu le mariage de Louis XIV avec l’Infante Marie-Thérèse d’Autriche. »

Extrait du Château de Charles V et l'église paroissiale de Sainte Marie à Fontarabie, La Española, s.d. cote PR.1271