Histoire de la Médiathèque de Bayonne

Une bibliothèque d'étude

Bien qu’elle fût à la Révolution la ville la plus peuplée du nouveau département, Bayonne n’a pas bénéficié comme Pau de la confiscation des bibliothèques des établissements religieux. C’est en 1851 qu’aboutit le projet municipal d’une bibliothèque publique qui propose des ouvrages d’étude rapidement complétés par des abonnements à des journaux d’information et des revues savantes, les archives anciennes et d’autres documents (cartes et plans, estampes, manuscrits) essentiellement d’intérêt local. La société savante (aujourd’hui Société des sciences, lettres et arts de Bayonne) fondée en 1873 s’associe à son développement (le bibliothécaire-adjoint Ducéré en sera le secrétaire puis le président), tandis qu’une société philomathique ouvre un cabinet populaire de lecture (qui fonctionnera pendant près d’un siècle).
Après l’incendie du 31 décembre 1889, qui détruit les trois quarts de ses 20 000 ouvrages mais épargne les archives antérieures à la Révolution et le fonds régional, la bibliothèque est installée en 1901 dans le bâtiment neuf du musée-bibliothèque (actuel musée Bonnat) où elle propose alors les 25 000 ouvrages des collections reconstituées par de multiples dons et achats (qui se poursuivront pour doubler le volume des collections dès 1930 et le tripler dans les années 1950).
 

Une bibliothèque publique
En 1960, absorbant le cabinet populaire de lecture, la Bibliothèque municipale s’ouvre au grand public et diversifie ses collections pour le prêt à domicile, puis en 1963 pour le public des enfants. Deux aménagements successifs des locaux s’avérant insuffisants pour faire face au succès de la nouvelle formule, une grande annexe (500 m²) est ouverte en 1974 dans le nouveau quartier de la Z.U.P des Hauts de Sainte-Croix et en 1977 la bibliothèque du centre-ville s’installe face à la cathédrale, dans le bâtiment réaménagé et agrandi de l’ancien palais épiscopal. Cette réalisation en fait alors la troisième bibliothèque de tout le grand Sud-ouest, derrière Bordeaux et Toulouse, à égalité avec Pau.
Dans ses 4 000 m² elle offre une grande salle de prêt aux adultes, une salle de documentation, une salle pour les enfants, une discothèque d’écoute et de prêt (grande première dans tout le Sud-ouest) et des salles d’exposition et de conférence à un public qui dépasse rapidement les 10 000 emprunteurs (pour moitié extérieurs à la commune) réalisant plus de 150 000 prêts annuels de livres. Des magasins de très grande capacité lui permettent d’assurer pendant plusieurs décennies sa vocation délibérée de bibliothèque patrimoniale pour l’extrême sud-ouest (Pays basque et sud-Landes) en offrant de bonnes conditions de conservation à ses fonds ancien et local.
La modernisation se poursuit avec l’introduction de vidéocassettes, du CD dès 1983, l’informatisation en 1987 (autre première régionale), l’introduction de cédéroms en 1997 - année du lancement de la « Minithèque », bibliobus à l’intention des enfants des quartiers excentrés -. L’unification des différents secteurs et la logique thématique de l’offre documentaire en 1999, l’introduction de l’accès public à l’internet documentaire en 2006 et enfin, la mise à disposition de DVD (fictions et documentaires) en 2007, lui permettent d'affirmer aujourd'hui son statut de "Médiathèque".
Dans le même temps, les bibliothèques d’Anglet (1989), de l’université (1994) et la médiathèque de Biarritz (2005) sont venues relayer la Bibliothèque de Bayonne dans la satisfaction des besoins de culture, d’étude et de loisirs d’une population grandissante.

 

Une bibliothèque très patrimoniale
Le complément à l’informatisation des catalogues des fonds patrimoniaux et leur numérisation (tout au moins de leurs éléments singuliers, notamment parmi le fonds local) dans le cadre de l’intégration, déjà initiée, au réseau documentaire national, voire européen, relèvent des projets à moyen terme. Ces nouvelles technologies viendront prendre le relais du microfilmage de la presse locale du 19e siècle et des éditions ou rééditions réalisées d’après les originaux conservés par la Bibliothèque (Napoléon à Bayonne de Ducéré, Les légendes basques de Webster, en basque puis en français, Le gascon maritime de Rectoran, Les corsaires de Bayonne de Lamaignère, etc.).